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Monsieur Roger Monty is deceased on January 24, 2017.

Thanks to the Centre Européen du Résistant Déporté/CERD and its Education Director Roger Chevrolet, Diana Mara Henry spoke to him and emailed several times, receiving precious documents from him, that are now online at the memorial tribute page of the CERD website:

http://www.struthof.fr/fr/actualites/fiche/deces-de-monsieur-roger-monty-resistant-deporte-nacht-und-nebel-a-natzweiler-gross-rosen-et/

 

Une si grande nuit ["So dark a night"]. Self-published: 5 rue Richelieu, 91660 Méréville, 2002. $30 includes postage.

" I was in barrack 15 whose barrack head was Ehrmanntraut. I was transferred in April 1944 to the prison of Wolhau in Polish Lower Silesia, then to the Kommando of Dietzdorf, then to Freiburgerstrasse prison and to the camp of Gross rosen, from there to Kamenz, in Saxony. I finally arrived at Dachau on March 15, 1945." -from his email 11/6/2014.

# 6992 at Natzweiler, at Dachau #146105.

HISTOIRE
Roger Monty, 18 ans, matricule 6992
ccas.fr • en ligne le 5 Avril 2005

http://www.ccas.fr/index2.php/articles/read/?are_ref=3448&ref=1

Roger Monty, Cadre EDF retraité. • photo: P. Floquet Coquet/ccas
Cadre EDF retraité, il fut déporté NN à Natzweiler-Struthof, Gross-Rosen, Dachau.
Sous le Front populaire, le jeune Roger Monty habite dans le Marais, alors quartier populaire où vivent de nombreux juifs, souvent originaires d’Europe centrale. “J’avais 13-14 ans en 1938, au moment de la Nuit de cristal (1). Eux savaient ce qu’était le fascisme. Je me souviens de Gabriel Péri, venu expliquer Munich dans le préau d’une école de filles de la place des Vosges”, raconte Roger. Prétextant le pacte germano-soviétique de non-agression, en août 1939, le gouvernement de Pétain met hors-la-loi les communistes et les syndicalistes. Roger décrit “la guerre, Paris ville ouverte, l’arrogance, le mépris exprimés par la soldatesque nazie…” Le régime de collaboration institutionnalisée après l’Armistice (1) de 1940 installe des tribunaux d’exception de pur style hitlérien. “Dès lors, avec quatre camarades, nous avons décidé d’agir en placardant sur les murs de notre quartier des appels à la résistance écrits à l’encre violette sur des polycopiés”, se souvient Roger. Les fouilles de la police française deviennent habituelles, le nombre des exécutions capitales par les occupants ne cesse de croître. En 1942 sont opérées les grandes rafles de juifs. Roger Monty est contacté par un étudiant appartenant au mouvement Défense de la France, fondé par des universitaires. Rapidement, il prend des responsabilités dans le secteur propagande et met en place une antenne à Ivry, Vitry, Choisy-le-Roi. Avec un jeune ouvrier de Gnome et Rhône (aujourd’hui Snecma), il fournit des renseignements sur cette usine de Gennevilliers qui travaille pour la Kriegsmarin. Le dimanche 1er août 1943, Roger apprend l’arrestation de trois camarades qui opéraient dans le secteur de Saint-Denis. Le lendemain, Paulard, le responsable régional, l’invite à quitter Paris. “Pensant que la Gestapo ne pouvait remonter jusqu’à moi, j’ai mis en veilleuse l’antenne d’Ivry et retardé mon départ. Ce fut l’erreur fatale. L’inspection du gaz à Ivry me servait de couverture et c’est en revenant que je fus arrêté, menotté et jeté dans une Traction noire. Assis entre deux agents de la Gestapo, un revolver braqué sur la tempe gauche, en toute franchise, sur l’instant j’ai eu peur. La voiture roulant vers le siège régional de la Gestapo à Saint-Denis, j’ai repris mes esprits. Là, après plusieurs interrogatoires, j’ai vu sur un bureau, les trois mille Défense de la France et les mille Humanité clandestines trouvées dans ma planque de la rue des Lions”, raconte Roger. Il est conduit à la préfecture de police, où on le jette dans un sordide cachot, puis rue des Saussaies, au siège de la Gestapo, et enfin à la prison de Fresnes. Personne ne sait qu’il est là, sa mère le cherche partout et c’est la Croix-Rouge qui lui donne un espoir : faites le tour des prisons avec votre colis, vous verrez s’il est pris. C’est ainsi qu’elle apprend où son fils est interné. “J’ai encore dans la tête les chants que nous avons entonnés lorsque des Bretons qui avaient fait sauter la centrale électrique de Brest ont été conduits dans les fossés de Vincennes pour être fusillés. Toute la prison résonnait : Ce n’est qu’un au revoir, l’Internationale, la Marseillaise…” “Puis ça a été le départ pour Natzweiler-Struthof. Nous étions une cinquantaine dans un wagon cellulaire parti de la gare de l’Est et accroché au Paris-Berlin. Personne ne s’attendait à ce qui allait nous tomber sur la tête. Nous dépendions tous du décret de Hitler et Keitel, NN, Nacht und Nebel (1) : nous devions disparaître. A Natzweiler, nous sommes descendus de la voiture cellulaire en plein hiver, entourés de SS et de leurs chiens-loups. Arrivés dans ce camp garni d’oriflammes avec sigles SS et croix gammées. La neige, le gel, le froid, les kapos, tous des droits communs…” Roger, matricule 6992 du Konzentrationslager Natzweiler, n’a que 19 ans et demi. “J’ai rapidement réfléchi : il faut s’organiser, sinon on va tous mourir. Est-ce que j’en pensais un traître mot ? Non, sans doute, mais il fallait s’organiser, être solidaires. Là, tu es l’homme abandonné, sans rien ni personne pour t’aider. Nous étions sous la tutelle des SS. Mon seul atout : je parlais allemand.” Avant d’être transféré au camp de Gross-Rosen, Roger Monty et ses compagnons iront creuser dans le tunnel de Kochem, en Rhénanie-Palatinat. Dans ce kommando (1), beaucoup moururent de faiblesse, des coups, de blessures non soignées, de maladies… Dans son livre, Une si grande nuit (2), il raconte l’élan de solidarité qui accueillit à Gross-Rosen l’arrivée des rescapés de Kochem. Plus tard, il fait partie du groupe affecté au kommando de Dietzdorf où les déportés doivent travailler dans une usine Krupp. Malgré des risques inouïs, avec trois complices guetteurs, il réussit à ralentir la production de l’entreprise. Conduit à la prison de Breslau, il attend d’être amené devant le Sondergericht, le terrible tribunal d’exception. “L’Armée rouge, par son avancée, m’épargna l’ultime épreuve, et je fus projeté dans l’enfer du camp de Gross-Rosen…”, poursuit Roger. Transféré le 17 décembre 1944, il devra subir les terribles épreuves du kommando de Kamenz, où à nouveau, il échappera de peu à la mort. Les SS envisagent l’évacuation des déportés et c’est une nouvelle expérience abominable qui les attend : la marche forcée. Plus tard, c’est par train que le convoi sera dirigé vers Mauthausen, avant d’être dévié vers Dachau. “Comme à tant d’autres, ce transfert dans des wagons à bestiaux fut des plus pénibles, même s’il nous a sauvés en nous évitant les marches de la mort”, évoque le déporté matricule 146105-KL Dachau. Le porche d’entrée du camp – humour nazi – indiquait : “Arbeit macht frei” (le travail rend libre). La résistance dans le camp avait évité l’extermination de tous les déportés, les Allemands sentant venir la fin du Reich. Enfin, “vers 17 heures, le dimanche 29 avril 1945, les troupes américaines nous libérèrent après un âpre combat. Je vis au travers des barbelés du bloc le premier soldat venir vers nous, apportant avec lui la Liberté…” (1) Voir lexique ci-contre. (2) A commander auprès de l’auteur : Roger Monty, 5, rue de Richelieu, 91660 Méréville. (18 e, frais de port inclus).
Pierre Michaud

 

http://www.ccas.fr/index2.php/articles/read/?are_ref=3448&ref=1

 

Translation by DMH:

Roger Monty, Retired EDF [Electricité de France] administrator, Photo: P. Floquet/ccas [ Caisse Centrale d'Activités Sociales / Headquarters for Social Activities of Electical and Gas Industries]

Retired EDF administrator, he was deported to Natzweiler-Struthof, Gross-Rosen, Dachau as an NN [Nacht und Nebel / Night and Fog]

Under the Popular Front, young Roger Monty lived in the Marais, at that time a lower class neighborhood where many Jews, often originally from Eastern Europe, lived. "I was 13-14 in 1938, at the time of Cristallnacht. (1) [See glossary /not included on the page from which this article was taken.] They knew what Fascism was. I remember Gabriel Péri, who came to explain Munich in the courtyard of a girls'school, PLace des Vosges," recounts Roger. Using as their excuse the German-Soviet non-aggression pact, Pétain outlaws communists and Socialists. Roger describes "the war, Paris an open city, the arrogance, the disdain expressed by the Nazi armed forces.

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